Pourquoi l’OFAC refuse-t-il de traiter équitablement tous les aérodromes?

Pourquoi l’OFAC refuse-t-il de traiter équitablement tous les aérodromes?

Source :
https://www.parlament.ch/fr/ratsbetrieb/suche-curia-vista/geschaeft?AffairId=20205215

Benjamin Roduit, conseiller national

English Only a été contesté en justice de manière générale. A ma question 20.5077, le Conseil fédéral répond que des procédures empéchent une décision de dérogation. Il indique aussi que les demandes de dérogation provenant d’aérodromes qui ne sont pas touchés par des procédures judiciaires ont toutes été traitées par l’OFAC. Il est donc possible d’accorder des dérogations durant une procédure.

Pourquoi les autres aérodromes, Sion et Payerne notamment, n’ont-ils pas droit au même traitement ?

RÉPONSE :

Pour chaque aérodrome qui dépose une demande de dérogation, une procédure distincte est menée. Il est toutefois malaisé de comparer les différentes procédures vu la disparité des situations des aérodromes, ce qui vaut d’ailleurs aussi pour leur déroulement. Les demandes de dérogation en cours ont certes été traitées par l’OFAC mais n’ont pas toutes débouché sur une décision. La demande déposée par l’aéroport de Sion est toujours pendante. L’OFAC va prochainement pouvoir continuer de la traiter puisque le jugement du Tribunal administratif fédéral concernant précisément ce dossier va entrer en force. A cet égard, il y aura lieu de prendre en compte les implications avec le concept de mise en oeuvre présenté par l’OFAC en réponse à la motion 19.3531. A notre connaissance, l’aérodrome de Payerne n’a pas déposé de demande de dérogation.

Pourquoi l’OFAC refuse-t-il de traiter équitablement tous les aérodromes?

Interdiction des langues nationales pour les vols à vue non commerciaux. Pourquoi les exceptions transitoires tardent-elles?

Source :
https://www.parlament.ch/fr/ratsbetrieb/suche-curia-vista/geschaeft?AffairId=20205077

Benjamin Roduit, conseiller national

Le monopole de l’anglais fut introduit en juin 2019 mais pas sur certains aérodromes, comme la Chaux-de-Fonds. Le retour au plurilinguisme a entretemps été décidé. Répondant à ma question 19.5691, le Conseil fédéral indique que l’OFAC analyse de nouvelles exceptions, mais il invoque l’existence de recours pour rien décider. Sion et Payerne sont concernés en premier.

Qu’entreprend le Conseil fédéral pour traiter équitablement tous les aérodromes et accorder immédiatement les dérogations requises ?

RÉPONSE :

Aussi longtemps que des procédures judiciaires ayant un objet identique aux demandes de dérogation sont en cours sur certains aérodromes, l’OFAC ne peut prendre de décision en ce qui les concerne en raison de l’effet dévolutif du recours. L’OFAC est tenu de par la loi d’attendre qu’un jugement soit rendu dans ces causes, respectivement que ces jugements acquièrent force de chose jugée, avant de poursuivre le traitement des dérogations concernées. Les demandes de dérogation provenant d’aérodromes qui ne sont pas touchés par des procédures judiciaires ont toutes été traitées par l’OFAC.

Vols à vue non commerciaux. Autoriser à nouveau les langues nationales

Vols à vue non commerciaux. Autoriser à nouveau les langues nationales

Source :
https://www.parlament.ch/fr/ratsbetrieb/suche-curia-vista/geschaeft?AffairId=20205051

Matthias Jauslin, conseiller national

La motion de commission 19.3531  » Ne pas interdire les langues nationales pour les vols à vue non commerciaux  » a été nettement adoptée dans les deux conseils et le mandat donné à l’administration par le Parlement est clair. Et pourtant, l’office fédéral concerné n’a à ce jour rien planifié pour mettre en oeuvre cette exigence, correspondant aux règles qui étaient en vigueur jusqu’au printemps 2019.

– Quand le Conseil fédéral présentera-t-il le projet demandé ?

– Quelles mesures prend-il lorsqu’un office fédéral temporise alors que sa tâche est clairement définie ?

REPONSE :

Die Umsetzung der Kommissionsmotion wird eine Anpassung des aktuellen Artikels 10a des Luftfahrtgesetzes wie auch von Artikel 5 der Verordnung über den Flugsicherungsdienst zur Folge haben. Das Normenkonzept ist BAZL-intern zurzeit in Arbeit und wird den betroffenen Kreisen noch im ersten Semester 2020 zur Konsultation vorgelegt. Nach Artikel 122 Absatz 1 des Bundesgesetzes über die Bundesversammlung muss der Bundesrat der Bundesversammlung jährlich darüber berichten, was er zur Erfüllung des Auftrages aus der Motion bisher unternommen hat und wie er den Auftrag zu erfüllen beabsichtigt. Dies aber erst dann, wenn die Motion nach zwei Jahren noch nicht erfüllt ist. Das Parlamentsgesetz geht mithin von einer ordentlichen Umsetzungsfrist von zwei Jahren aus. Mit der vorgesehenen Konsultation zum Normenkonzept im ersten Semester 2020 liegt das BAZL im zeitlichen Rahmen.

Est-il opportun qu’un haut fonctionnaire s’en prenne frontalement à une décision du Parlement ?

Est-il opportun qu’un haut fonctionnaire s’en prenne frontalement à une décision du Parlement ?

Source :
https://www.parlament.ch/fr/ratsbetrieb/suche-curia-vista/geschaeft?AffairId=20205010

Olivier Feller, conseiller national

La motion 19.3531  » Ne pas interdire les langues nationales pour les vols à vue non commerciaux  » a été acceptée par les deux Conseils en 2019. Dans le magazine AeroRevue 2/2020, le directeur de l’OFAC écrit:  » L’English Only a été terrassé sur le plan politique notamment en raison d’une petite minorité de pilotes. Cette décision réduit la sécurité et peut affecter le développement de l’aviation suisse « .

Est-il opportun qu’un haut fonctionnaire s’en prenne ainsi à une décision du Parlement ?

RÉPONSE :

L’Office fédéral de l’aviation civile (OFAC) a pour mission de maintenir à un niveau élevé la sécurité de l’aviation civile suisse. En sa qualité d’autorité de surveillance compétente, il reste convaincu que la généralisation de l’anglais dans les communications radiotéléphoniques aurait été bénéfique pour la sécurité. Cette position est celle que le directeur de l’OFAC a présentée dans les colonnes de AeroRevue, compte tenu par ailleurs des futures exigences en matière de configuration de l’espace aérien. Il va de soi que l’OFAC se pliera à la volonté du Parlement et procédera aux adaptations juridiques qui s’imposent concernant l’usage de l’anglais.

Le directeur de l’OFAC, Christian Hegner, s’en prend directement à la décision du Parlement en accusant une minorité de pilotes (romands) selon lui…

Le directeur de l’OFAC, Christian Hegner, s’en prend directement à la décision du Parlement en accusant une minorité de pilotes (romands) selon lui…

Le directeur de l’OFAC, Christian Hegner, s’en prend directement à la décision du parlement dans un article dans l’Aérorevue de février. Est-ce bien à propos? Sans compter qu’il digère mal l’action romande, minoritaire selon ses dires. Heureusement que la Suisse est une démocratie et pas le BAZLISTAN. Article de Christian Hegner ici en copie pdf Il y aura certainement des réactions à cette  dérive. A SUIVRE…
English Only, état des lieux début 2020

English Only, état des lieux début 2020

Suite à l’acceptation de la motion 19.3531 demandant que l’usage des langues nationales soit rétabli pour la radiotéléphonie en vol à vue non commercial, l’OFAC a annoncé officiellement le lancement de la révision de la réglementation English Only.

voir la publication OFAC

Dans l’attente de cette révision maintenant engagée et du sort qui sera réservé aux différents recours dont est saisi le Tribunal administratif fédéral, il importe que les différents aérodromes de Suisse soient rapidement tous mis en situation d’égale pratique du bilinguisme. Certains aérodromes – Les Eplatures par exemple – avaient échappé provisoirement au régime English Only en attendant qu’il soit statué sur leurs demandes de dérogation. C’est dans ce but que fut déposée au Parlement une question par l’entremise du conseiller national B. Roduit. Le Conseil fédéral y a répondu en indiquant que « L’Office fédéral de l’aviation civile analyse en ce moment la situation afin de déterminer s’il est possible d’introduire de nouvelles exceptions ».

Dans cette perspective et dans le fil des oppositions et recours contre le régime English Only, une action concertée a vu la Ville de Sion déposer une demande de dérogation immédiate, démarche appuyée par l’Association « English Only : No ! » et les autres recourants. Ces derniers ont étendu leur intervention à l’aérodrome de Payerne ainsi qu’à tous les autres aérodromes où l’usage de la langue locale serait demandée.

Les motifs invoqués vont du principe constitutionnel de l’égalité de traitement au danger que provoque le contournement de la CTR de Sion par les équipages non légitimés à s’exprimer en anglais crée une concentration de trafic sur les flancs de la Vallée du Rhône. Cette situation créatrice de danger n’a d’ailleurs jamais fait l’objet du moindre examen préalable de sécurité. Force est de constater également que l’interdiction de pratiquer les langues locales a entraîné un net recul des heures de vol des pilotes non habilités à s’exprimer en anglais. Menacés de répression et dans l’incertitude que laisse planer le Tribunal administratif fédéral, ces pilotes ont provisoirement limité leurs activités. L’OFAC serait bien inspiré, sur le plan de la sécurité, de favoriser au contraire une activité soutenue et régulière, débarrassée de contraintes inutiles.

Les interventions ont aussi rappelé que le Conseil fédéral s’était exprimé ainsi en réponse à une motion stigmatisant l’invasion de termes anglais dans notre pays : «La Confédération a notamment pour mission de sauvegarder le quadrilinguisme … ». Ce qu’écrit le Conseil fédéral n’a pas de raison d’attendre et s’impose à l’OFAC. Référence fut faite aussi au passage du Message du Conseil fédéral portant sur la révision de la loi sur l’aviation ; on y lit on lit ceci, s’agissant de la langue : « Après mûre réflexion, les instruments imaginés pour privilégier les intérêts de la Confédération en outrepassant la volonté des cantons aéroportuaires ont été abandonnés au nom du fédéralisme ». Plus loin, le Conseil fédéral avait même écrit ceci « Dans certaines régions, l’usage, en plus de l’anglais, d’une langue nationale doit également être toléré pour les services d’information de vol, les pilotes de l’aviation générale qui recourent à ces services ne possédant pas tous les qualifications requises pour l’usage de la langue anglaise. La sécurité exige de déroger au principe de l’art. 10a, al. 1, P-LA dans les régions dont on sait que le nombre de pilotes dans ce cas est élevé ».

Pierre Moreillon / Lausanne, le 5.1.2020